Il ne voulait pas entendre parler avant la rencontre des fantômes du passé, de ce huitième de finale d’Euro perdu l’an dernier contre la Suisse. Didier Deschamps avait sans doute raison. Dix-sept mois après son élimination prématurée à Budapest au sortir des poules, l’équipe de France a rejoint ce dimanche les quarts de finale de la Coupe du monde, en livrant un tout autre huitième pour un tout autre résultat, puisque les Bleus l’ont très logiquement emporté contre la Pologne (3-1), avec un 52e but record d’Olivier Giroud et un doublé d’un étincelant Kylian Mbappé.
Voilà donc les hommes de “DD” dans les huit meilleures nations de la planète pour la troisième édition consécutive du Mondial, ce qui en dit beaucoup sur leur valeur et leur régularité depuis une décennie. Evidemment, les champions du monde en titre voudront maintenant aller plus loin pour défendre leur bien. Pour cela, il faudra triompher soit de l’Angleterre, soit du Sénégal, qui s’affrontent ce dimanche soir (20h). Ce sera lors d’un quart de finale probablement bouillant, samedi prochain au stade Al-Bayt.
Parfaitement servi par Kylian Mbappé juste avant la pause, Olivier Giroud a été le premier à tromper le gardien polonais, d’une frappe du gauche croisée et clinique (1-0, 44e). Un but qui a permis aux Français de rentrer aux vestiaires l’esprit plus léger, et à l’attaquant milanais de rentrer encore plus dans la légende, puisque cette 52e réalisation fait de lui le seul meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France.
Passeur sur cette ouverture du score, et très actif tout au long de la rencontre, Mbappé s’est ensuite chargé de tuer le suspense au coeur du deuxième acte, concrétisant une énorme période de domination tricolore. Au terme d’un contre rondement mené, l’attaquant du PSG a été décalé par Ousmane Dembélé, pour ajuster à son tour Szczesny d’une lourde frappe, et mettre les Bleus à l’abri (2-0, 74e). Avant d’y aller de son doublé en nettoyant la lucarne adverse d’un bijou du droit (3-0, 90e+1). A 23 ans, le voilà déjà à neuf buts en Coupe du monde, et cinq dans celle-ci, dont il est le meilleur réalisateur.
A l’autre bout du terrain, Hugo Lloris a aussi marqué l’histoire du foot français à sa manière, en égalant le record de “longévité” de Lilian Thuram, avec une 142e sélection sous le maillot frappé du coq. Lui a heureusement vécu une rencontre plus calme, même s’il a craqué au bout du bout du temps additionnel (90e+9) sur un pénalty de Robert Lewandowski, consécutif à une main anecdotique – mais évitable – de Dayot Upamecano.
Avant cela, le gardien de Tottenham avait dû sortir un gros arrêt à la 38e – pendant le seul quart d’heure où la Pologne a véritablement existé – avant d’être aidé sur la même action par une intervention de Théo Hernandez et un sauvetage de Raphaël Varane devant sa ligne, faisant suite à une élimination un peu facile de Jules Koundé à droite. De quoi alerter les Bleus, et montrer que tout n’est pas parfait non plus, notamment sur le plan défensif. Une piqûre de rappel utile avant les choses (très) sérieuses.